Exuvie

Denis Riou photographe
 
Photos réalisées en Ille et Vilaine 35 | le lieu étant un micro écosystème aquatique très fragile et très petit (quelques dizaines de mètres carrés), je ne vais pas indiquer le lieu afin de le préserver d’éventuelles dégradations, piétinements…
J’espère que vous comprenez ma décision.
De toute façon, le long des rivières, étangs… il y en a d’autres.
 
 

Je photographie pour découvrir, montrer, présenter et dévoiler,
peu importe la lumière, elle sera toujours meilleure que la nuit noire. - Denis

 

Je ne suis pas un spécialiste, pas scientifique, pas journaliste, pas botaniste, pas entomologiste … juste photographe et assez curieux pour apporter un témoignage à ma façon. Je photographie, j’écris comme je vis, à l’instinct.
Merci de me lire, de regarder.
- Denis

 


 
 

Cela fait plusieurs fois que je visite cet endroit pour photographier.
Mais à la cinquième, je suis tranquillement assis sur mon tabouret en pleine nature à photographier les papillons, libellules, criquets, sauterelles… lorsque quelque chose attire mon regard.
 

Mais c’est quoi ce truc sous la feuille ?

 

Et il n’y en a pas qu’une mais plusieurs.
De retour à la maison, je suis parti à la recherche d’informations.
Il s’avère que je suis en présence d’une exuvie, une enveloppe larvaire sèche d’une libellule.
 

le cycle de vie

 
En résumé :
Le cycle de vie d’une libellule a trois phases qui se déroulent dans le milieu aquatique, œufs, larves et dans le milieu terrestre, adultes.
 
Il y a l’œuf puis la larve se développe dans l’eau par mues successives (de 8 à 18 mues environ selon l’espèce). Une fois le dernier stade larvaire atteint, la larve quitte le milieu aquatique, grimpe sur un support (végétal ou minéral), s’amarre solidement (à une feuille, tige ou autre support), la dernière phase de mue commence, « la mue imaginale », l’émergence.
La libellule adulte se libère de cette enveloppe larvaire appelée exuvie, devient un imago (forme définitive de l’insecte adulte), il reste accroché afin de parfaire le déploiement de ses ailes jusqu’au durcissement de celles-ci (la sclérification) puis enfin une « libellule volante » « imago ailé » prend son envol, disponible pour la reproduction et laisse derrière elle, cette enveloppe sèche (dépouille larvaire). Cette exuvie reste accrochée un certain temps sur son support.
 
Cela prouve de manière formelle qu’il y a eu reproduction de l’espèce en ce lieu.
 

Voici quelques photos réalisées sur site
 

Honnêtement à 65 ans, c’est la première fois que je vois une exuvie.
Les griffes plantées dans la feuille sont d’une efficacité redoutable.
 

Les Exuvies restent accrochées aux tiges du Jonc des chaisiers.
 

Le Jonc des chaisiers sert de support.
 

Je laisse le soin aux entomologistes pour dire exactement de quelle libellule il s’agit.
J’ai vu le Sympètre rouge-sang, sympètre commun, Aeschne bleue mais ils avaient beaucoup la bougeotte, difficile de les photographier, il faudra revenir.
Bon pour les exuvies c’est plus simple, il suffit juste de ne pas tomber dans l’eau.
 

 

Elles entourent les joncs avec leurs pattes et plantent les griffes afin de se maintenir en place.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De retour à la maison, Françoise (mon épouse) a été surprise.
J’ai réalisé quelques vues dans mon petit studio, avec beaucoup de précaution car elles semblent fragiles au niveau des pattes.
Cela pourrait être repoussant de découvrir une exuvie, de la toucher, mais on a « peur » de ce que l’on ne connait pas ou de ce que l’on ne veut pas connaître.
 

Ici on devine sous la tête, le masque, appelé aussi bras mentonnier.
Une sorte de mâchoire capable de saisir des proies.
 

 

 

Sur cette vue, on aperçoit l’orifice de sortie sur le dos du thorax. Le dos est écarté afin de laisser la « libellule » sortir.
Les filaments blanchâtres sont des trachées.
Les trachées sont des conduits, le rôle des trachées est d’apporter l’air directement aux organes et aux cellules.
Il n’existe pas de poumons chez les libellules, ni de circulation sanguine.
 

Ici le masque est bien visible.
On devine aussi les griffes à l’extrémité des pattes.
 

 

 

 

Vue de l’orifice de sortie.
 

Situé à l’extrémité de l’abdomen, les appendices anaux.
Ils servent à capturer la femelle, à saisir le partenaire pour l’accouplement.
 

La dimension de mes exuvies est d’environ 46mm de long.
 

Vue de dessous.
 

Vue de dessus.
 

Agrippée à un jonc.
 

Vue du dessus, tête, thorax, abdomen.
 

Gros plan sur l’orifice de sortie.
 

Et voila, j’espère que comme moi, vous avez appris des petites informations au sujet des exuvies et libellules.
Franchement la nature est incroyable, à chaque fois j’en apprends encore plus, toujours plus, c’est fascinant, captivant, intéressant.

 
Un grand merci aux sources qui m’ont permis d’écrire ce petit mot.
Voici quelques liens si vous souhaitez en savoir beaucoup plus:
http://www.meslibellules.fr/pagesweb/divers/glossaire.php
http://guillaume.doucet.free.fr/index.php?id_partie=2&table=odonate&nom=ODONATES
http://www.danielstaub.franceserv.com/pages/libellules2.html